5 livres que j'ai pas fini

"J'adore les livres!", dis-je en faisant tout en mon possible pour procrastiner de me faire une carte à la BAnQ. Non pour vrai j'aime lire, mais j'ai toujours de la misère à embarquer dans une histoire. En général, quand je commence à penser au temps de préparation d'une activité trop longtemps, je perds l'intérêt. C'est d'ailleurs pourquoi je suis incapable de regarder des films. Mais là on parle pas de films, on parle de l'affaire qui vient souvent avant le film et qui est pas mal tout le temps meilleur.
Je trouve qu'il y a tellement de tabous inutiles par rapport aux livres. Faut pas plier les pages, faut pas surligner ou écrire des tites notes, si tu casses l'échine d'un livre tu es une véritable salope, et si tu commences un livre et que tu ne le finis pas tu mérites pire que la mort. Moi personnellement, j'en ai ras la cocotte de tout cet élitisme. Donc au lieu que mon premier post qui parle de livres soit un partage de ce qui m'a bien plu (chose que je risque de faire éventuellement), j'ai décidé de remettre une couche de goudron sur mon coeur et de présenter, à l'aide de sous-titres qui font penser aux titres d'une future série de livres signée Simon Boulerice, 5 livres dont la dernière page n'auront jamais eu la chance de voir le plafond de ma chambre.

GROS SPOILER ALERT! Je vais parler de ce que j'ai lu, et je vais assumer que personne qui lit mes reviews va être intéressés à les lire (parce que je vais clairement pas avoir juste du positif à dire sur des livres que j'ai pas fini), donc si je spoil des choses je suis pas tant désolée que ça. Pis anyways je me souviens à moitié de ce qui se passe dans ces livres faque mes spoilers seront sûrement pas tant véridiques que ça.

Celui qui m'a trahi

Yeruldelgger par Ian Manook

J'ai tellement mis de confiance en ce livre. Faut dire que c'est vraiment une bonne lecture, avec une ambiance super intéressante qui mélange le côté mystique et spirituel des peuple nomades de la Mongolie avec le drame, le suspense, la mocheté criminelle et le personnage principal arrogant et rationnel d'un roman policier classique. En plus, y'avait Oyun. Un personnage féminin fort, indépendant, rusé, qui avait du street smart et une personnalité propre à elle, et qui en plus était crissement moins une manic pixie dream girl que ce qu'elle aurait pu être. Tsé le genre de personne à qui tu souhaites tout le bonheur du monde. Donc bien évidemment, fallait que toute la marde du monde lui tombe dessus.
Après qu'Ian Manook ait fini de lui faire vivre une scène absolument traumatisante qui inclut une trentaine de motards et une branche dont le bout était encore en train de brûler, I guess qu'il était tanné de lui voir la gueule parce qu'elle meurt une première fois, pour finalement osciller entre la vie et la mort pendant une dizaine de pages (juste assez longtemps pour me faire croire que mon personnage préféré va peut-être survivre) et ensuite mourir une deuxième fois de manière complètement injustifiée. C'est peut-être childish, mais j'étais tellement fâchée que j'ai rangé le livre dans mon sac avec, j'espère, assez de fougue pour qu'elle soit transmise directement à l'auteur. J'ai fait ma croix sur ce livre, même si on me promet qu'elle reste en vie je n'en ai que fichtre, pour moi le livre est mort avec Oyun.

Celui qui m'a enragé

La bête à sa mère par David Goudreault

Caliss que je le trouve prétentieux cet osti-là! Il a une manière d'écrire qui relève du slam, mais moins de la poésie slam et plus de se faire slammer la tête dans un mur de briques à répétition pendant plusieurs millénaires. Quand il écrit une de ses punchlines classiques, comme par exemple:

Comme le diraient les chinois au casino, le monde est petit mais le hasard est grand.

c'est facile de deviner qu'il a éjaculé tellement fort sur la page que son manuscrit en est resté collé. Il a une manière d'écrire qui te fait comprendre en le lisant qu'il est tellement fier de ses écrits, pour qu'au final ça soit ultra mid et super irrévérencieux.
J'ai quand même essayé La bête à sa mère après l'avoir reçu en cadeau de Noël, surtout parce qu'à ce moment-là je connaissais pas vraiment la plume de David Goudreault, et par Toutatis c'était insupportable comme lecture. Même si on fait fi de mon dédain pour l'auteur, le livre est juste vraiment pas fait pour moi. Le narrateur et personnage principal de l'histoire est un véritable trou de cul, un psychopathe qui complémente vraiment bien son créateur. Et je comprends qu'on est pas censés l'aimer, mais dans ce cas-là, pourquoi est-ce que je me forcerais à lire un livre complet narré par quelqu'un qui me dégoûte, et qui en plus est écrit avec toute la finesse d'un 18-roues qui rentre dans une garderie remplie d'enfants en porcelaine? Tu vois David, c'est pas dur de dire n'importe quoi et de faire passer ça pour de l'écriture "slam". Couillon.

Celui qui m'a perdu

S. par Doug Dorst et J.J. Abrams

J'aurais tellement aimé être capable de lire ce livre! L'idée de base est tellement cool, de pouvoir lire plusieurs histoires en même temps à travers les messages laissés par deux personnes qui s'empruntent un livre de bibliothèque à tour de rôle (livre qui est d'ailleurs une histoire complète en soi). Le genre de livre qui se lit vraiment juste quand tu l'as dans les mains, surtout parce qu'il contient plein d'extras glissés à travers les pages. Donc je l'ai ramassé à la bibliothèque, j'ai commencé à le lire...
Et dès qu'il y avait des notes de couleur différentes mon cerveau a court-circuité. J'avais l'impression de me spoiler si je lisais pas les notes dans le bon ordre, mais j'avais aucune idée de quel ordre est le bon. Est-ce que je lis le vrai livre une première fois sans me soucier des annotations? Est-ce que je lis tout page par page? Ça a tellement ruiné mon expérience de lecture de pas pouvoir suivre un ordre clair et précis, même si je suis au courant que c'est un peu le but du livre d'être mélangeant et de briser les conventions de ce qu'un livre peut être. J'aimerais bien réessayer un jour, mais je vais avoir besoin d'apprendre à accepter le chaos avant de m'y mettre.

Celui qui m'a trop plu

Millenium par Stieg Larsson

J'ai commencé à lire Millenium parce que j'ai vu mon père le lire une fois, et je voulais lire par-dessus son épaule mais il m'a repoussé en disant que c'est vraiment pas une lecture pour un enfant. Ça a flippé une switch dans ma tête et c'est devenu mon but de vie de lire ce livre. Entre temps, Stieg Larsson a eu le temps de mourir en ayant fini d'écrire seulement 3 livres sur son plan original de 10. C'est donc David Lagercrantz qui a repris le flambeau absolument massif de continuer d'écrire une série de livres commencée par un mort. Et je me souviens clairement que mon père l'a lu, et m'a fortement conseillé de ne pas le lire, que ça ne valait pas la peine parce que c'était vraiment moins bon que les trois premiers.
Faque j'ai lu les trois premiers Millenium, en sachant pertinemment que je pouvais pas trop m'attacher aux personnages principaux parce que je devais absolument m'arrêter là où l'auteur original est décédé. Mais bon, j'ai très clairement failli à ma tâche, parce que j'ai tellement aimé ce livre. Il est arrivé juste au bon moment dans ma vie, quand j'avais besoin d'une grosse brique qui avait l'air flashy de l'extérieur pour montrer que je lis des gros livres (ce qui n'impressionne personne soyons honnêtes), et d'une histoire bien violente avec une manic pixie dream girl qui me donnait inconsciemment du gender envy. J'ai pleuré à la fin du deuxième tome, ce qui est rare lorsque je lis, et maintenant que j'ai fini les trois romans de la série originale, y'a un gros trou en forme de Lisbeth Salander dans mon coeur. J'ai un blocage qui m'empêche d'ouvrir le quatrième tome, alors je le regarde de l'autre bord d'une vitre en soupirant pis en faisant un p'tit coeur dans la buée.

Celui qui m'a échappé

Catch-22 par Joseph Heller

Je sais pertinemment que si j'avais fini ce livre, je serais devenu la personne la plus gossante ever. Tsé le genre de livre qui serait devenu ma personnalité pendant quelques mois. Une satire de la guerre qui passe d'une comédie dark à quelque chose de beaucoup plus sinistre? Ouais c'est 100% dans mes cordes. Et je me souviens que ma mère me l'a donné, je l'ai commencé et j'ai bien apprécié, puis ensuite j'ai juste... Arrêté?
Faut gravement que je m'y remette, parce que c'est un livre que je sais que je vais adorer. Mais pour une raison quelconque, dès que je pense à me remettre à le lire, mon cerveau veut tout faire sauf ça. Je crois que c'est le fait que le style d'écriture est très décousu, un peu absurde par moments, mon cerveau a des flashbacks à S. et il capote ben raide. Ou bien c'est le fait de lire un roman qui parle de la guerre, sujet qui ne m'a jamais vraiment apporté que de la joie et du bonheur, et qu'en ce moment mes divertissements c'est de l'escapism plus que des challenges cérébraux. Je vais m'y remettre un jour though I swear, et une fois que je vais l'avoir fini, oh mon dieu je vais devenir tellement épuisante à parler comme Joseph Heller écrit, je m'en excuse d'avance.


Je suis clairement pas la meilleure pour écrire des reviews profondes qui font vraiment sortir les thèmes véhiculés par les romans. Je suis juste une amatrice de lecture, qui lit pour son propre plaisir et qui s'arrête si elle en a pas. Cependant, je considère que c'était un sujet intéressant à explorer, ça m'a fait réaliser que je devrais lire des livres qui me challengent un peu de temps à autre. Une chose est certaine, je dois définitivement me remettre à lire tout court, ça fait beaucoup trop longtemps que j'ai terminé un roman qui m'a plu si tout ce que j'arrive à mentionner comme oeuvres c'est celles que j'ai même pas terminées. Prochaine fois je vais parler juste de livres que j'aime tiens, ça va faire du bien. Ok bisous bye.

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