Darlène, Noémie D. Leclerc (roman)
Ce livre-là; c'est mon livre préféré au monde. Deux personnes qui chillent avant qu'une d'entre elles aille se pitcher en bas de la chute Montmorency. Évidemment, ça paraît un peu grandiose comme climax, mais je suis pas là pour vous brûler les « punchs » non plus.
La beauté de Darlène, c'est tout ce qui vient avant. La protagoniste (Darlène duh), passe tout son temps à déambuler sans trop de but dans les rues de Québec. On voit sa famille un peu folle comme toutes les familles normales, on apprend sur son passé et ses superstitions de personne normale et sur la vie des gens normaux qui l'entourent. Il y a rien d'extraordinaire qui lui arrive (sauf une affaire), mais l'histoire est tellement captivante par sa façon d'observer le monde avec bienveillance que ça en vaut VRAIMENT la peine. Noémie D. Leclerc, elle est capable d'introduire un vieux monsieur qui déjeune dans un Normandin, de balancer 3-4 phrases sur son passé et de faire en sorte que tu doives fermer le livre pour respirer un deux secondes. Je le lis tous les ans depuis que j'ai 14 ans et à chaque fois, je suis sur le cul.
Il s'appelle Joseph. Il a pas d'enfant, ni de couleur préférée et il déteste voir les gens tomber. Darlène lui sourit. Il éternue. Quatre fois de suite. Sa femme avait l'habitude d'avertir les gens. Elle disait simplement, il en reste trois et comptait avec les doigts. Elle le fait plus parce qu'elle est décédée, mais Joseph entend toujours, dans sa tête, sa voix dire comme si elle était là, attendez il en reste trois.
JE HURLE.
Juno (film)
Bon... une ado enceinte dans un univers où tout le monde parle uniquement en zingers pis en p'tites blagues sarcastiques c'est pas HYPER réaliste, mais je m'en tape. Le fait est que les personnages ressemblent tous à quelqu'un que tu connais. La beauté du commun dans ce film ressort dans les liens entre les proches de Juno. La routine d'une ado normale est assez différente avant et après qu'elle décide de porter le bébé de Michael Cera, mais sa meilleure amie la niaise pareil, ses parents l'aiment pareil pis sa situationship un peu étrange et discrète, bein, il aimera toujours les tic tacs à l'orange. Tout ça accompagné d'une soundtrack bourrée de Kimya Dawson et des Moldy Peaches; ce film est délicieusement ordinaire.
Paul, Michel Rabagliati (série de livres)
Oh. Mon. Dieu. Si vous n'avez pas encore lu au moins un tome de la série Paul, je vous prie de le faire s'il vous plaît. Soit pour les dessins tout simples et l'ambiance qui est si douce ou juste pour voir comment l'écriture est sincère et sans flaflas. Paul n'a jamais désamorcé de bombes, ne sauvera jamais la veuve ni l'orphelin pis il ne sera jamais un héro masqué en spandex qui décide de pas tuer le vilain après avoir décalissé une ville au complet pour prouver quelque chose, mais il est gentil, créatif et intelligent. C'est pas assez pour s'attacher?
Peu importe lequel, je vous le recommande fortement, quoique j'ai des préférences pour Paul à Québec et Rose à l'île qui m'ont jetée à terre, donné un coup de pied dans le ventre et donné un p'tit bisou sur le front pour s'excuser.