2006
Je suis présentement dans le processus de revivre une adolescence que je n'ai jamais eue. Probablement parce que j'aime pas celle qui m'est arrivée pour vrai, ou peut-être parce que j'ai pas encore eu le temps de me découvrir. Tout ça pour dire que je me transforme peu à peu en personne alternative des années 2010 avec mon petit site web personnel et mon iPod, et un peu aussi avec la musique que j'écoute.
C'est là que cet album pop-punk entre en jeu. *Decomposer* est vraiment juste une longue crise d'adolescence, and I am HERE for it. C'est entraînant, c'est violent, super "personne me comprend" (surtout moi parce que j'ai de la misère à comprendre les paroles d'une chanson si je les cherche pas) avec une voix qui craque tout le temps et des instrumentales qui feraient chier n'importe quel parent qui les entend à travers les murs de sa maison de banlieue. C'est un album qui part dans tous les sens (probablement parce que 9+ personnes ont participé à la production de l'album), mais qui reste super cohérent dans son étrangeté, ses riffs de guitare simples mais turbo cools, ses rythmes vocaux fun à chanter et ses harmonies straightforward qui restent quand même super plaisantes.
Honnêtement d'avoir une chanson avec des violons et de la contrebasse pour introduire un album punk c'est ballsy en maudit comme move. C'est tellement champ gauche... mais mon dieu que ça fonctionne. Même pour une toune plus orchestrale, on sent les influences qui vont guider le restant de l'album, et le niveau d'étrange indique que cet album va être une véritable partie de plaisir. Quand les cordes embarquent, puis ensuite les gros toms, et que tout va en crescendo dans le deuxième refrain pour ensuite se taire complètement, oh! Je pense que je viens d'atteindre le nirvana. La voix du chanteur est tellement drôle sur cette chanson, on dirait qu'il en est dégoûté constamment. Et les instruments plus "modernes" (guitare, batterie, clavier) complémentent tellement bien les instruments classiques, ça lui donne un sale rythme qui rendrait Beethoven fier.
Quelle chanson électrique! Elle porte vraiment bien son nom, je me sens en pleine course automobile durant les couplets plus électro. D'ailleurs, le mix entre plus beep boop et plus punk sont un vrai régal. Et quand ça rentre dans le bridge, on a le premier petit rythme vocal plaisant à chanter, on dirait qu'il fait des petits sauts à chaque mot. Y'a des paroles vraiment cool, genre "What little we know about love / We stole from rock and roll", et ils utilisent énormément la voix comme instrument, genre les "oh oh oh" qui descendent dans le refrain ou quand la voix du chanteur se transforme en montée de synthétiseur, une véritable dinguerie soit dit en passant. Une chanson qui fait bouncer dans ses couplets, et headbang dans ses refrains, que demander de plus?
La plupart des chansons ont une instrumentale assez simple dans ses couplets, et des refrains beaucoup plus pleins. C'est un style qui est très hit or miss selon moi, mais maudit que ça le fait dans cette toune. Parce que la toune se retient durant les couplets, ça permet aux refrains d'exploser. Et ils le font avec brio, introduits par un "agaiiiiiiiin" qui me donne un orgasme et avec une guitare qui passe de petit lick cool à une ambiance complète. On a notre deuxième rythme vocal, celui du "Day out, day in!" des couplets, ce qui contraste vraiment bien avec les mêmes paroles durant le refrain qui perdent leur rythme mais gagnent en vitriol pur. Quand le chanteur donne son 100% (ou comme j'ai écrit dans mes notes, "met tout son corde vocussy in it") c'est là que la chanson devient absolument peak.
Après avoir eu trois chansons qui ont des refrains bien remplis, ça fait du bien d'avoir une chanson qui laisse plus de place au silence, c'est comme une roussette au miel dans une boîte de crèmes Boston. Les guitares ont un petit strumming pattern super fun, que je peux seulement décrire comme un "dugudugudu" parce que je m'y connais pas en guitare. La voix du chanteur est à son plus goofy, à son plus craquant, mais c'est comme ça que je l'aime. Son "is the haaaaardest part" qui flow directement dans "clumsy heart" c'est *chef's kiss*. Le synthétiseur a un petit son de cloches qui est plutôt agréable, mais qui devient absolument angélique durant le bridge. Et d'ailleurs, parlons-en de ce bridge. La voix, qui était cassante et craquante devient maintenant fondante comme du beurre de beurrier, je me sens flotter et je perds toute émotion négative pendant genre 30 secondes. Je sais que ce serait moins bon si il y avait pas le restant de la chanson autour, mais c'est pas fair que j'aie juste deux petits bouts de ce caramel auditif.
Une autre chanson qui suit la formule de petit couplet tranquille et gros refrain énergique. Et honnêtement, ça marche toujours aussi bien! Le premier couplet est un peu bof, mais dès le premier silence pré-refrain, la toune pick up et devient tellement entraînante, ça me donne envie de faire du skate en maudit. Encore une fois on a une paroles absolument banger, "May your organs fail before your dreams fail you", et en plus le petit youuuuuu qui monte c'est du bonbon. Les drums sur cette toune sont un highlight de la chanson, ils créent l'ambiance en plus du rythme. En plus y'a un p'tit choeur rapide vers la fin qui fait jizz mes oreilles. C'est définitivement une toune qui était plus mid durant mes premières écoutes, mais maintenant je l'adore.
Quel catharsis cette chanson!! What the fuck j'ai jamais autant eu envie d'avoir 14 ans que quand j'écoute cette toune. Encore un autre couplet relax refrain heavy, et mon dieu que ça fonctionne. Le combo bass-guitare qui font plein de notes différentes fit bien avec le thème des relations qui te mélangent mentalement. Et ce refrain, oh my god! J'ai envie de le crier sur tous les toits, ou dans ma chambre avec des gros speakers pour gosser mes parents. La chanson est ultra-courte, mais elle a pas besoin d'être plus longue: c'est comme un Sour Cherry Blast, ça punch et ça goûte bon en maudit.
Et ici on a un exemple de quand le mix mellow-heavy marche moins bien. La chanson est bonne, don't get me wrong, mais les refrains sont TELLEMENT meilleurs comparativement aux couplets que c'en est un peu injuste. Au final, les couplets ressemblent trop à ce qui se passe sur le restant de l'album, et ils en deviennent peu mémorables. Mention spéciale aux paroles qui droppent "I blow my brains out through my nose", phrase qui est déjà très graphique en soit, mais qui est élevée durant le bridge où on entend très clairement un bruit de gun juste après. Chapeau (qui part au vent après s'être gunné).
Cette toune est un petit sachet de sucre dans un resto à déjeuner, mais si le sachet contenait de la rage pure. C'est super court, c'est violent, la voix est dégueulasse, mais on est pas là pour la musicalité avec cette chanson, tout est dans le feeling. Et ouep, y'en a en maudit du feeling là-dedans. Somehow j'ai une envie incontrôlable de headbang, et une envie beaucoup plus contrôlable de donner des coups de marteau dans mes meubles. La chanson buildup, y'a des p'tites harmonies fun, et quand il crie entre les deux parties c'est comme une grosse relâche d'émotion qui somehow rend la toune encore plus violente. La fin est un peu longue par contre, il a un crash out monumental qu'on entend à peine.
Pas une mauvaise chanson du tout! C'est juste pas ce pour quoi j'écoute l'album. Elle a un feeling beaucoup plus rock classique, avec une guitare beaucoup plus joyeuse. Il y a quand même des bons points though, les petits "worst!" sont comme des gouttes de jus de citron, et la montée d'un demi-ton juste pour 4 coups c'est fun. Définitivement une bonne toune, juste pas nécessairement le bon album pour.
J'aime tellement ça quand ils utilisent leur voix comme un instrument, et les petit oOoOoOoO qui parsèment la chanson sont électriques. Une chanson qui a tellement de swagger, et en tant que fan de claquement de mains dans une chanson, c'est un véritable festin ici. Le chanteur a pris une voix qu'il utilise nulle part d'autre sur l'album, le genre de voix qui donne l'impression qu'il a les épaules levées et les mains ouvertes paumes vers le sol (qui a la ref?). Oh et ce solo à la Tom Morello est un délice, donnez-moi en 1000. En plus y'a un vibraslap???? Cette chanson est juste plain weird (vers la fin y'a un son qui me fait penser aux notifications Discord et à chaque fois je me fais avoir), mais moi aussi je suis weird et personne dit rien donc shoutout!
Ooooh! Deux tounes de suite qui ont des p'tits bruits vocaux fuckall comme instrument and i am here for it. On a vraiment un bon mix couplet-refrain ici, avec un couplet qui coupe et un refrain qui s'applique comme un baume sur la plaie. Also le bout post-bridge est tellement épique??? Pas nécessairement de nowhere mais genre est-ce que le tonnerre était nécessaire? 100% oui, insane atmosphère. Pas grand-chose d'autre à dire sur cette fire chanson, à part que je pense qu'il dit "try this trick and spin it" (j'ai pas checké) mais j'entends "try this chicken spinach" et ça me fait rire.
Une autre chanson qui a des couplets peu mémorables, et des refrains pour lesquels je mourrais au combat. D'ailleurs, parlant des refrains, ils sont tellement fun? Genre la phrase 1 est full mollo et la phrase 2 est plus violente dans sa manière de le chanter. Et la guitare du "Shoot me, shoot me in the smile" est tellement cool elle pue le swag. Et nom de Zeus que ce solo est cool, j'aimerais porter son enfant. All in all, une bonne chanson, qui souffre du syndrome du couplet mid.
J'aime tellement ça que les tounes les plus différentes du reste de l'album soit la première et la dernière. Et wow, on finit vraiment sur une salement belle note. L'instrumentale est super atmosphérique, et on oscille constamment entre flotter à la surface et couler direct au fond. Les bouts lourds sont tellement pesants, mais c'est une bonne chose. Ça hit mille fois plus fort avec toute sa lenteur et la retenue du chanteur de pas le crier au complet. Et quand les bouts lents rajoutent des bruits de feedback de guitare, je me sens perdre pied et retomber vers l'abysse. Le bridge est correct, et le solo est plus comme le reste de leur répertoire, mais ça fait bien le lien avec le reste de l'album faque je suis pas mad. Et ça retombe dans du lourd et lent après par toutatis on aime ça ON AIME ÇA! Une vraiment belle chanson pour boucler la boucle sur cet album, magnifique par sa simplicité et complexe dans les sentiments qu'elle m'évoque.
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